
Il suffit d’observer les chiffres pour comprendre que la raclette ne traverse pas simplement l’hiver : elle l’incarne. Le dernier sondage national publié le 12 décembre 2025 est sans appel : 88 % des Français en ont dégusté au moins une l’an dernier, et le plat figure désormais parmi les deux préférés de la population, devançant nombre de grands classiques. Chez les moins de 30 ans, elle arrive même en tête, à égalité avec le bœuf bourguignon. Un score qui étonne autant qu’il éclaire : si la raclette réunit les générations, c’est qu’elle est devenue bien plus qu’un repas. C’est un geste, une ambiance, une manière de vivre la table.
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Le fromage à raclette : c’est par là que tout commence
Tout commence par un fromage. Un vrai, un fromage de montagne, façonné dans les vallées savoyardes où le lait, plus riche, donne une pâte ferme mais docile à la chaleur. Le sondage le confirme : pour la plupart des Français, le choix du fromage est la clef de la réussite. L’affinage doit être suffisant pour libérer des notes boisées, mais assez tendre pour fondre en nappes régulières. C’est cette texture unique, à mi-chemin entre le coulant et l’élastique, qui fait vibrer l’assiette et explique pourquoi la raclette porte avec elle un imaginaire de terroir, d’hiver et de feu de bois, même lorsqu’elle se prépare dans un petit appartement parisien.
Mais la raclette ne repose pas que sur la qualité de la meule. Elle se construit dans la rencontre entre le fromage, les accompagnements et le geste. Les charcuteries, lorsqu’elles sont bien choisies, offrent une palette complète : une note fumée pour le caractère, une viande plus douce pour l’équilibre, une pointe de sel pour réveiller le fromage. Les pommes de terre, souvent sous-estimées, exigent une cuisson précise pour conserver cette fermeté moelleuse qui accueille parfaitement la chaleur du fromage. Depuis quelques années, une nouvelle génération de gourmands a introduit des légumes grillés ou rôtis dans le rituel, non pour moderniser à tout prix, mais pour enrichir la palette des saveurs : champignons, poivrons, oignons doux, brocolis craquants. La raclette devient alors une scène où chacun compose son propre équilibre.
L’appareil à raclette : quand l’électroménager se place au centre du rituel
Reste l’objet. Celui qui, discrètement, a transformé ce repas ancestral en rituel national : l’appareil à raclette. Le sondage dévoile un attachement inattendu, presque affectif. Plus de neuf Français sur dix, selon le sondage mené par Les Toques Françaises et UMIH Formation, estiment que l’innovation portée par Tefal a joué un rôle décisif dans la diffusion de la raclette. Et lorsqu’on leur demande quelle marque incarne le mieux ce moment, une large majorité cite spontanément Tefal. La raclette moderne n’existerait pas sans ce plateau chauffant placé au centre de la table, sans ces poêlons qui donnent à chacun la maîtrise de son assiette, sans cette chaleur constante qui rassemble tout le monde autour de la même source lumineuse.
Cette dimension a été pleinement visible lors du SEB Paris Raclette Day, un événement qui a réuni plus d’un millier de personnes au Drugstore Publicis. On y découvre trois appareils emblématiques du Made in France. La Gourmet Pierrade, fabriquée en Haute-Savoie, rappelait les gestes d’autrefois en associant pierre chaude et poêlons modernes. L’Eco Raclette illustrait une préoccupation devenue centrale : réduire la consommation énergétique, une attente exprimée par près d’un Français sur deux selon le sondage. Quant au Food & Co, il incarnait l’esprit de partage et de créativité qui séduit particulièrement les jeunes générations, celles qui aiment improviser des soirées où chacun apporte une idée, un ingrédient, une envie.
Le succès de la raclette tient en partie à ce double ancrage : le terroir d’un côté, l’innovation de l’autre. Le plat porte en lui la mémoire des montagnes, mais il doit à l’industrie française d’avoir franchi les frontières régionales. Sans les appareils produits en série dans les années 1980, la raclette serait restée un plaisir local. Grâce à eux, elle s’est glissée dans les cuisines familiales, les colocations, les repas d’amis et toutes ces soirées où l’on cherche un moment simple et chaleureux.
Un plat facile et pour autant toujours authentique
Ce que montre le sondage, au fond, c’est que la raclette réussit à tenir ensemble ce que la cuisine française a parfois du mal à concilier : l’authenticité du produit et la facilité d’usage. Elle ne demande ni virtuosité ni préparation longue, mais elle invite au partage. Elle n’impose ni recette ni règle, mais elle structure un moment. Elle peut être traditionnelle ou créative, généreuse ou légère, pleine de souvenirs ou totalement improvisée. C’est cette souplesse qui la rend universelle.
Et peut-être est-ce là son véritable secret : la raclette raconte une histoire française, mais une histoire qui continue de s’écrire. Un plat où le fromage parle du terroir, où l’appareil raconte le savoir-faire industriel, où la table réunit sans distinction. Un plat qui a su rester simple tout en devenant essentiel. Un plat qui, finalement, n’appartient plus seulement aux montagnes, mais à toute la France.






















